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Digital mixed media
2014
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Model: www.dreamstime.com/royalty-fre…
Background: sisstredaethe.deviantart.com/a…, cd-stock.deviantart.com#/art/T…
Textures on model: cd-stock.deviantart.com#/art/T…, kornkidsamstock.deviantart.com…, hybel.deviantart.com/art/Rust-…, insurrectionx.deviantart.com/a…
Brushes: www.deviantart.com/art/Oil-Spi…
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_______
"CHAPITRE 87, QUÉBEC.
Il n'y a pas de fumée sans feu.
J'ouvre les yeux.
Il fait sombre.
J'essaie de me mouvoir. J'en suis incapable.
Ma vision est quelque peu embrouillée.
Je vois l'image d'un corps nu couvert de brûlures.
Assise sur une chaise, les genoux pliés, les mains d'une femme sont attachées à ses pieds.
Ses cheveux à moitié calcinés reflètent l'éclairage timide du soleil couchant à travers les barreaux d'une fenêtre brisée.
Il y a un mur derrière elle.
C'est un mur de ciment peint en jaune.
Je regarde la femme fixement.
Elle me regarde aussi.
Elle a un visage tiède, aigre, pâle et terne.
Elle semble rouge de honte.
Et moi, de quoi ai-je l'air?
Je parcours la pièce du regard.
Quel est cet endroit à la fois si étranger et pourtant si familier qui nous rassemble?
Depuis combien de temps y sommes-nous?
Qui nous y a amenées?
Pour quelle raison?
Je déteste perdre la mémoire, mais il y a pire : c'est de la retrouver.
Un baril d'huile. Un briquet.
Des lames. Du sang.
Qui essaie de brûler son passé le voit renaître de ses cendres.
Je ne quitte pas la femme du regard.
J'ose baisser le regard sur son corps.
Ses cuisses sont couvertes d'entailles.
Ses seins sont meurtris.
Son sexe est couvert de suie.
Je frissonne.
Ma respiration s'accélère.
Je n'entends que le son de nos souffles.
Dans le plus profond des silences, il n'y a pas plus assourdissant que le bruit de notre propre existence.
J'inspire longuement.
J'hume une odeur de cramé.
C'est sans doute l'odeur de nos corps fatigués.
Je ramène mon regard vers les yeux de la femme.
Ils se remplissent d'eau.
Elle pousse un long soupir de désespoir.
Elle se met à sangloter.
Je pleure aussi.
Soudainement, elle me paraît si belle.
Elle est vulnérable.
Elle ressemble à une poupée de porcelaine.
Je voudrais tant la consoler.
Si je le pouvais, je la serrais dans mes bras.
Je lui dirais que la véritable douleur n'existe pas et qu'elle ne vit que dans nos cœurs.
Je lui chanterais les plus tendres chansons de l'enfance en la berçant.
Je glisserais mes doigts dans ses cheveux morts en susurrant les mots les plus vivants à son oreille.
Les larmes dansent sur son corps et couvrent peu à peu mon champ de vision.
Le visage de la femme se crispe.
Elle gémit. Elle crie. Elle hurle. Elle se débat.
Je baisse les yeux sur mon propre corps.
Nu. Battu.
Mes sens s'aiguisent.
Ma vision s'éclaircit.
Je gémis. Je crie. J'hurle. Je me débats.
J'ai froid.
Je regarde la femme.
Elle est l'inconnue que le miroir me renvoie. "
2014
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Background: sisstredaethe.deviantart.com/a…, cd-stock.deviantart.com#/art/T…
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Brushes: www.deviantart.com/art/Oil-Spi…
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"CHAPITRE 87, QUÉBEC.
Il n'y a pas de fumée sans feu.
J'ouvre les yeux.
Il fait sombre.
J'essaie de me mouvoir. J'en suis incapable.
Ma vision est quelque peu embrouillée.
Je vois l'image d'un corps nu couvert de brûlures.
Assise sur une chaise, les genoux pliés, les mains d'une femme sont attachées à ses pieds.
Ses cheveux à moitié calcinés reflètent l'éclairage timide du soleil couchant à travers les barreaux d'une fenêtre brisée.
Il y a un mur derrière elle.
C'est un mur de ciment peint en jaune.
Je regarde la femme fixement.
Elle me regarde aussi.
Elle a un visage tiède, aigre, pâle et terne.
Elle semble rouge de honte.
Et moi, de quoi ai-je l'air?
Je parcours la pièce du regard.
Quel est cet endroit à la fois si étranger et pourtant si familier qui nous rassemble?
Depuis combien de temps y sommes-nous?
Qui nous y a amenées?
Pour quelle raison?
Je déteste perdre la mémoire, mais il y a pire : c'est de la retrouver.
Un baril d'huile. Un briquet.
Des lames. Du sang.
Qui essaie de brûler son passé le voit renaître de ses cendres.
Je ne quitte pas la femme du regard.
J'ose baisser le regard sur son corps.
Ses cuisses sont couvertes d'entailles.
Ses seins sont meurtris.
Son sexe est couvert de suie.
Je frissonne.
Ma respiration s'accélère.
Je n'entends que le son de nos souffles.
Dans le plus profond des silences, il n'y a pas plus assourdissant que le bruit de notre propre existence.
J'inspire longuement.
J'hume une odeur de cramé.
C'est sans doute l'odeur de nos corps fatigués.
Je ramène mon regard vers les yeux de la femme.
Ils se remplissent d'eau.
Elle pousse un long soupir de désespoir.
Elle se met à sangloter.
Je pleure aussi.
Soudainement, elle me paraît si belle.
Elle est vulnérable.
Elle ressemble à une poupée de porcelaine.
Je voudrais tant la consoler.
Si je le pouvais, je la serrais dans mes bras.
Je lui dirais que la véritable douleur n'existe pas et qu'elle ne vit que dans nos cœurs.
Je lui chanterais les plus tendres chansons de l'enfance en la berçant.
Je glisserais mes doigts dans ses cheveux morts en susurrant les mots les plus vivants à son oreille.
Les larmes dansent sur son corps et couvrent peu à peu mon champ de vision.
Le visage de la femme se crispe.
Elle gémit. Elle crie. Elle hurle. Elle se débat.
Je baisse les yeux sur mon propre corps.
Nu. Battu.
Mes sens s'aiguisent.
Ma vision s'éclaircit.
Je gémis. Je crie. J'hurle. Je me débats.
J'ai froid.
Je regarde la femme.
Elle est l'inconnue que le miroir me renvoie. "
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Miroir, au mon beau miroir dis moi qui est la plus talentueuse artiste ? Emilie_leger . Merci Emilie
Reine : Esclave du miroir magique, accours du plus profond des espaces, par les vents et les ténèbres je te l’ordonne, parle, et montre-moi ta face. Miroir : Que veux-tu voir ma reine ? Reine : Miroir magique au mur, qui a beauté parfaite et pure ? Miroir : Célèbre est ta beauté majesté. Pourtant, une jeune fille en loques, dont les haillons ne peuvent dissimuler la grâce est, hélas, encore plus belle que toi. Reine : Décris la-moi, apprends-moi son nom. Miroir : Lèvres rouges comme la rose, cheveux noirs comme l’ébène, teint blanc comme la neige. Reine : Blanche-Neige !